La Gorge est l’une des plus profonde au monde, 3300 mètres depuis la rivière Jinsha jusqu’au sommet enneigé du mont Haba et 16 km de long. Belles mensurations, n’est-ce pas ? J’étais donc impatient de faire ce trek dans cette gorge profonde. L’itinéraire est assez simple : départ du village de Qiaotu, après le dépôt de mon gros sac a dos dans un local fermé et arrivée à la Tina’s guesthouse. Sur les différentes “cartes” que l’on m’a remis, il est indiqué qu’il faut environ 7 heures de marche pour rallier le point d’arrivée. Toutefois, on peut continuer, si on le souhaite, jusqu’à Walnut Garden (pas Grove)

Il est 11h30, mon sac de 20 L sur le dos avec 2 litres d’eau et des quelques affaires de rechange puis c’est parti sous un ciel bleu magnifique.

La 1ere étape, qui m’amène à la Naxi Family Guesthouse est une mise en jambe mais offre les premières images de la gorge, grandioses. Je fais une pause pour casser la croute. Quelques trekkers, qui étaient partis en même temps que moi, arrivent à leur rythme, les uns après les autres.

La 2eme partie est beaucoup plus costaude. Elle est connue sous le nom des 24 bends (ou tournants, en français). Et pour cause, c’est une longue et raide montée le long du flanc de la montagne. Honnêtement si on n’a pas un minimum de condition physique, c’est très très dur. Mais les villageois ont tout prévu. Ils mettent à la disposition des grimpeurs exténués des poneys et les guident ainsi jusqu’au sommet. Mon arrivée à la fin de cette longue montée se fait en sueur mais offre une superbe récompense : une vue à couper le souffle de la gorge. J’espère que les photos rendront compte de la beauté de ce que j’ai vu.

La 3eme partie est beaucoup plus cool. Et pour cause, ça descend. Le moment que j’aime le moins, surtout mes genoux. Je fais une halte à la Teahorse Guesthouse pour boire un coca bien frais et me renseigne s’il n’est pas trop tard pour rejoindre la Halfway Guesthouse où je passerai la nuit. On me répond “No problem, one hour more”. Il est 16h, cela fait donc une arrivée à 17h00.

Après un détour involontaire (non, non, me suis pas perdu…), j’arrive à la guesthouse à 17 heures et quelques minutes. Je pose mes affaires dans le dortoir et prends une bonne douche bien chaude. Les autres trekkers arrivent au fur et à mesure. Enfin, pas tous. Je pense que certains ont du faire une halte à la guesthouse précédente pour se reposer. Comme les poneys qui ont beaucoup travaillés.
Sur la terrasse sont présents un petit groupe de chinois et beaucoup d’occidentaux dont 2 hollandais que je vais croiser régulièrement, y compris jusqu’à Shangri La, ma prochaine destination.

On se réchauffe tous autour de bouteilles de bière pour faire oublier la chute de température venue avec la nuit. Après le diner on n’a guère trainé et nous sommes allés nous coucher. Toutefois, j’ai profité d’un ciel sans nuage pour contempler les étoiles sans la pollution visuelle de la lumière des villes.

Je me réveille tôt et part à 8 heures de la guesthouse afin de pouvoir rallier Shangri La dans l’après midi. La fin du trajet est plus rapide que je ne le pensais. Il a suffit d’une heure de marche sans effort avant d’atteindre la Tina’s Guesthouse. De là, on peut descendre jusqu’à la rivière mais le temps me manquait. Après coup j’avoue que je le regrette car retarder d’une journée mon départ pour Shangri La n’aurait pas été un drame. Je vous raconterais ça dans mon prochain post.

Conclusion du trek : 6.5 heures de marche en deux jours, de magnifiques images plein les yeux et même pas une ampoule.

Lijiang, la vieille ville, vaut vraiment le coup d’œil. Même s’il est vrai que la masse de touristes peut vite donner une impression d\’étouffement, étant donné l’étroitesse de beaucoup de rues. Mais, tous ces touristes (99% de chinois) se concentrent en quelques points seulement de la ville et en fin de soirée. Évidemment, nous sommes en basse saison et je ne n’aventurerais pas à tenir ces propos pendant la haute saison ou les vacances chinoises (nouvel An, début mai et début octobre).

L’entrée principale de la vieille ville m’a fait étrangement penser à l’entrée d’un parc. Pour tout dire à celui d’Asterix. Le coté vieille maison en bois et surtout les grandes roues à aubes y sont sans doute pour quelque chose. Mais trêve de mauvais esprit.

Ce qui fait le charme de cette ville classée en 1997 au patrimoine mondiale de l’humanité par l’UNESCO, est sans aucun doute les maisons de pierre et de bois rouge construites par la minorité Naxi, dans un labyrinthe de ruelles et autour de canaux qui s’entrecroisent.

La ville abrite un temple bouddhiste qui la surplombe, la villa du clan Mu. Bien sur, on peut consommer. Souvenirs, vêtements, boites de nuits et nourriture du coin, comme la viande de Yak séchée. Ou bien des étoffes en soie dans une boutique où une jeune femme, à l’entrée, fait une démonstration de “défilage” de vers à soie.

Mais le plus beau est à l’extérieur. Tout d’abord le parc Yuquan, magnifique coin de verdure d’où l’on peut prendre de superbes photos de petits ponts enjambant le lac avec en toile de fond la montagne du Dragon de Jade.

Je suis tombé littéralement sous le charme de cette montagne. Dès le lendemain, j’ai loué un VTT pour m’en approcher un peu plus. Ça m’a donne l’occasion de voir un magnifique paysage semi désertique où vivent encore des Naxi dans des villages. On peut monter sur la montagne via des télécabines mais j’ai renoncé car le prix est prohibitif.

Prêt pour 11 km de marche sur les flancs de la montagne Cangshan… ? C’est parti.

Le départ s’est fait à plusieurs km de Dali, après avoir emprunté une télécabine. Je m’arrête d’abord acheter quelques fruits pour la route et vérifie que les 2 heures se sont écoulés depuis que j’ai mis les pastilles Micro Pure dans mon Camel Bag.

Ma longue promenade peut commencer : 3 heures de marche sur un chemin dallé, sans pente, qui ne présente aucune difficulté technique. Tout au long du parcours, qui debute et fini par un temple, celui de Zhonghe et Gantong, le décor est le même. A ma gauche, une végétation très dense et très verte. A ma droite, le vide et une vue panoramique sur le lac Erhai, Dali et ses environs. Quelques cascades, un pont arqué et un pont couvert joliment décoré agrémentent le parcours de cette paisible et longue balade, assez monotone au final.

Le retour se fait via des télésièges qui vous laissent à 5 bonnes minutes en voiture de Dali. D’ailleurs, il est tout à fait possible de commencer cette longue marche par là pour finir par les télécabines.

Comme vous l’avez sans doute devinez dans mon précédent post, Dali ne m’a pas emballé. Pire, à mon arrivée dans la ville, j’étais très déçu. Je ne m’attendais pas à quelque chose d’aussi surfait. Sans compter que je ne voyais pas trop quelles activités pourraient m’occuper.

Je pensais à tout ça lorsque j’entrais dans une gargote chinoise pour diner. J’ai commandé des raviolis vapeur et je m’installais à la dernière place disponible, en face d’un vieux chinois. Il engagea la conversation, en anglais. Je me présentais et il me parla un peu de lui. Il avait vécu durant sa jeunesse à Taïwan puis dû émigrer avec ses parents, lorsqu’il avait une vingtaine d’années, aux USA. Il y enseigna dans une université, durant de nombreuses années. Maintenant il est à la retraite et partage son temps entre Dali et Kunming. Il aide gracieusement de jeunes chinois dans l’accomplissement de formalités administratives pour aller étudier aux USA, si j’ai bien compris ce dernier point. Puis il me demanda si je voyageais seul, ce que je comptais faire à Dali. Sur ce dernier point ma réponse fut rapide. Alors il me donna quelques infos sur les sites à visiter autour de Dali et ‘adresse d’une guesthouse qui loue des VTT.
Acte infiniment généreux et remarquable de sa part, et sans qu’il me le dise, il paya mon diner. Ce geste m’a infiniment touché.

Il m’accompagna ensuite à la guesthouse qui s’appelle Cycling Dali. La manager, qui parle anglais couramment, me donna un plan du coin et des indications complémentaires sur les activités à faire autour de la ville. Je la remercia ainsi que Mr Shen, le vieux chinois, pour son aide précieuse, sans qu’il me demande quoique ce soit en retour.

Le lendemain, je quittais ma tristoune Korean guesthouse (!) pour poser mes sacs au Cycling Dali. Une excellente guesthouse avec une manager disponible et sympathique, et qui offre des réductions sur pas mal d’activités. Je la recommande vivement.

Dali (la vieille ville) est entourée par une enceinte rectangulaire, qui est coupée en quatre points. Ce sont les quatre accès de la cité. Les portes Nord, Est, Sud et Ouest. Elles sont reconnaissable à leur architecture, style vieux chinois que nous connaissons tous.

L’intérieur de la ville est aussi dans ce vieux style. C’est très joli. Très propret. Très gentil. C’est très Disney. L’expression n’est pas de moi mais je pense que ça résume bien l’impression que l’on a une fois dans la cité. Pour tout dire, il n’y a (presque) rien à voir. C’est une succession de boutiques en tout genre à gauche, à droite, en montant telle rue, en descendant telle autre. Toutefois, deux choses que j’ai vraiment appréciées : la diffusion en plein air d’un vieux film chinois et ces retraités qui jouent aux cartes ou au domino, assis à l’ombre dans une cours.

L’intérêt (limité) de Dali réside à l’extérieur. A l’ouest, les montagnes offrent une très belle balade dans un paysage magnifique. A l’est, on peut découvrir le lac Erhai et les villages l’entourant via les ferries ou les bateaux de pêcheurs. Ou, plus proche, visiter le temple des Trois Pagodes.