Très long trajet depuis la station de bus de Pokhara jusqu’à Varanasi. Tout d’abord 8 heures de bus sur une route en lacet pour atteindre Bhairawa située seulement à 4 km de Sunauli, le poste frontière entre le Népal et l’Inde. J’ai fait ce bout de chemin en rickshaw qui m’a déposé juste devant le poste frontière. Le contrôle douanier est vite expédié et je me dirige alors vers la station de bus afin de rejoindre rapidement Gorakphur. Pour fêter dignement mon arrivée en Inde, rien de tel qu’une belle arnaque. Des rabatteurs m’ont montré le bus allant à Gorakphur, pour le prix de 85 roupies (si je me souviens bien). J’ai trouve ça un peu cher mais les rabatteurs ne laissent pas vraiment le temps de réfléchir. C’est leur métier et ils s’appliquent à bien le faire. Applaudissons ce professionnalisme. Je m’installe sur une banquette avec mes deux sacs et j’attends le départ. A peine le bus démarre-t-il que l’un des rabatteurs me tend mon ticket en ajoutant qu’il y a une « sur-taxe » pour excédent de bagages. La aussi, je n’ai pas bien compris le montant exact mais dans la phrase, il y avait « hundred » et pas « one » devant. Bref, ce voyage de 3 heures et quelques m’a couté 400 roupies soit environ 6 euros. Pas grand chose me direz-vous pour un français mais c’est tout de même une arnaque vu que le trajet coute 55 roupies.
Le bus est arrivé à bon port vers 18h30. Je me dirige directement vers la gare afin de choper un ticket pour le train de nuit allant à Varanasi. A ce moment, j’avoue que j’ai un petit moral (et la fatigue n’aide pas). Je commence à me demander si je ne vais pas écourter mon séjour en Inde. Deux mois et demi, c’est peut être trop long.
J’entre dans la gare et reste abasourdi par le nombre de voyageurs, assis et couchés à même le sol. Cette image m’a beaucoup frappée car cela ressemblait plus à un lieu d’hébergement d’urgence suite à une évacuation qu’à un hall de gare. Je ne sais pas qu’elle était la part de gens qui patientaient en attendant leur train de ceux qui squattaient le hall. Je me fraye péniblement un chemin parmi tous ces gens pour me diriger vers le guichet spécial « foreign toutist » où quelques locaux font aussi la queue. Quatre personnes, sacs sur le dos, avec une tête 100% « foreign tourist » remplissent des formulaires. Je vais à leur hauteur pour savoir à quoi servent ces réjouissants formulaires. Coup de bol, deux d’entre eux parlent français. Ils m’expliquent qu’il faut donner plusieurs infos du genre le numéro du train, la classe, la station de départ et d’arrivée, noms des voyageurs et numéro de passeport. Hum, le numéro du train………… Je le sors de mon chapeau ? En discutant avec eux, j’apprends qu’ils vont aussi à Varanasi par le train de nuit. Et ils ont le numéro du train ! Comme a l’école, je copie sur la feuille de l’un de mes futurs compagnons de voyage. Pour éviter de se faire piquer la place dans la queue par les indiens pas gênés du tout, on forme une espèce de demi cercle devant le guichet. Ce qui, avec nos gros sacs à dos, forme une barrière que les indiens ne peuvent franchir. Une fois nos billets en poche, on sort de la gare et on s’installe dans une gargote pour dévorer un Dahl Bath et faire connaissance.
J’apprends qu’Eric viens d’Alsace, que Yanick viens du Québec et que les deux filles les accompagnant sont de Pologne. Ils se sont rencontrés dans le bus les amenant du sud du Népal à Sunauli.
Eric a passé quelques jours dans le parc du Chitwan, au Népal. Après Varanasi, il se rend a Calcutta avant de rejoindre Bangkok (si l’aéroport réouvre…)
Yanick a aussi passé quelques jours dans le Chitwan. Après Varanasi, il se dirige vers le Rajasthan, comme moi.
Les deux jeunes filles (j’ignore leur nom, honte à moi) ne passent que quelques heures à Varanasi avant de rejoindre Delhi.
L’heure du départ approche et nous retournons à la gare. On monte dans notre compartiment 1ère classe couchettes (4 lits pour les 3 garçons : les filles avaient réservé à l’avance dans la classe Sleeper). On discute un peu mais on s’endort vite, après cette longue journée.