Archives pour décembre 2008
Mumbai, anciennement Bombay jusqu’en 1996, est la capitale économique de l’Inde. La bourse y est installée. Un port accueille les pétroliers, gaziers et autres navires marchands du monde entier. Autrefois, c’était les navires de la Compagnie Orientale des Indes, puissante société britannique, qui y accostaient.
Outre la richesse évidente de Mumbai sur les autres villes que nous avons visitées (y compris Delhi, la capitale, qui fait vraiment pâle figure), ce qui saute aussi aux yeux du visiteur est sa richesse patrimoniale. La gare principale de Mumbai, l’université, le musée, la Haute Cours de justice sont des exemples parfait du modèle d’architecture laissés par les britanniques au temps de la colonisation.
Sans oublier le magnifique Palace, le Taj Mahal construit en 1903 et qui fut malheureusement l’objet des attaques du 26 novembre dernier. Il est d’ailleurs toujours étroitement surveillé par la police.
Par contre, ce qui ne change pas, c’est la sollicitation des marchands de tous genres dont le touriste fait l’objet. Certes c’est beaucoup moins fréquent que ce nous avons déjà vécu mais on garde toujours cette impression d’être des porte-feuilles sur pattes et donc on reste toujours vigilants quant aux gens qui nous abordent. C’est dommage car, du coup, ça ferme toute discussion et toutes possibilités d’échanges.
Hasard du calendrier du voyageur au long cours, nous sommes arrivés à Mumbai le jour du réveillon de Noël. Après avoir un peu galéré pour trouver une chambre pas trop chère qui ne sente pas le moisi dans le quartier de Colaba, on s’est mis à la recherche d’un restaurant qui serve de la bonne cuisine occidentale et qui, pourquoi pas, aurait un menu spécial Noël. En sachant que l’Inde ne fête pas du tout le jour de la naissance de Jésus Christ, un quasi inconnu dans ce pays. Même si quelques commerces accrochent deux/trois guirlandes ou un « Merry Christmas » sur leur vitrine. Finalement, ce fut plus facile que je ne le pensais. Il suffit juste de choisir un restaurant qui coute cher lol. Personnellement, j’ai pris un filet mignon sauce au vin accompagné de frites, excellent, suivi d’une salade de mozarella avec tomate, crouton de pain et basilic. Même dans les restaurants chics, les serveurs font ce genre de bévue mais ça fait longtemps que je ne m’en formalise plus. En apéritif, faute de rhum pour faire un mojito , j’ai bu un smoothie à la fraise, un régal. Ce n’est pas un menu typique de réveillon mais je me suis vraiment régalé d’autant que je n’avais pas mangé 100% occidental depuis un bail. Nous avons finis la soirée au Leopold Café, brasserie hyper connue à Mumbai où il faut souvent patienter à l’entrée avoir d’avoir une place. Cette brasserie a fait l’actualité récemment, bien malgré elle, car deux de ses serveurs ont été tués par les terroristes lors des attentats du 26 novembre. A ce propos, des journalistes étaient sur place pour interviewer les propriétaires ainsi que quelques clients afin de connaître leur motivation à venir au Leopold Café le soir du réveillon.
On a passé les jours suivants à visiter la partie sud de Mumbai. Quel plaisir ce fut de marcher à l’ombre des arbres, sur des trottoirs (presque) propres, sans bouses de vaches sacrées car il y en a tout simplement pas. Quel soulagement de ne pas (ou presque) sentir la pollution et de traverser en sécurité la rue au feu rouge. Non, là je rigole. Il y a effectivement des feux tricolores mais je n’ai pas compris leur système de fonctionnement et de toute façon, à cause d’une minorité de conducteurs (les taxis, comme par hasard) qui ignorent l’usage du clignotant ou qu’ils n’allument pas leurs phares la nuit, il faut avoir les yeux partout autour de la tête avant de traverser..
Le lieu le plus reposant et le plus prisé des indiens, surtout le soir lorsque la température baisse, est la longue plage de Chowpatty. La plus grosse partie de la plage est en fait constituée de rochers mais une partie est aménagée en terrain de jeux pour petits ou grands. Par contre, l’eau est dégueulasse et rejette quantité de déchets sur le sable.
Petit mot sur Bollywood. On a failli avec Yanick participé à un tournage en tant que figurant mais on a décliné au dernier moment. D’une part parce que ça bloque une journée entière, d’autre part même si on est censé être payé (500 roupies) et être nourri sur le plateau, je me méfie beaucoup des dires des indiens. A défaut, on s’est acheté une place de cinéma pour voir Rab Ne Bana Di Jodi. C’est une comédie sentimentale, chantée et dansée comme il se doit. Le film dure 3 heures avec un entracte qui nous a donné l’occasion de quitter le cinéma avant la fin. Ben oui, un Bollywood c’est ch…iant, d’autant que ce n’est pas sous titré en anglais.
Dernier mot sur notre visite à Elephanta Island. C’est une ile à environ 1 heure de bateau de Mumbai où fut construit dans des grottes des temples dont un à la gloire de Shiva. J’ai trouvé ça très très moyen car en fait il reste deux/trois statues relativement bien conservées et les grottes sont peu profondes, même si les piliers construits à l’intérieur sont impressionnants. Bref, excursion à faire plus pour la balade en bateau.
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Publié par Tophe dans Inde, tags: folklore
Le moment le plus inoubliable de mon séjour à Udaipur est le spectacle de danses folkloriques rajasthanies qui se déroule tous les jours à 19 heures dans un haveli bâti au 18è siècle.
La scène est installée dans la cours intérieure du haveli, en plein air. Dans un coin sont assis 3 ou 4 musiciens. L’un joue du djembé, un autre des cuivres, le 3ème du tambourin et le dernier accompagne au chant et joue un instrument que je qualifierai d’accordéon, par souci de simplification. Chacun des 6 tableaux composant le spectacle est brièvement présenté par une indienne à l’élocution parfaite, dans un style à l’Eurovision.
Le 1er tableau, une mise en bouche, met en scène 2 indiennes qui exécutent, assises, un numéro de percussions avec ce qui ressemble à des minis cymbales qu’elles tiennent du bout de leurs doigts. Sur une musique au tempo rapide, leurs mains et leurs bras frappent avec précision et dextérité d’autres mini cymbales cousues à leur sari vert et or, au niveau des bras, avant bras et des cuisses.
Le 2ème tableau est plus poétique même si je n’en ai pas bien compris le sens. Une jeune indienne, richement vêtue d’un sari bleu, cousu d’or, danse autour d’un paon, joué par une deuxième danseuse. Mon regard s’est plus porté sur la première danseuse qui, par la gestuelle de ses mains et de ses bras a dégagé une véritable émotion. Accompagnée par les musiciens qui alternaient rythme rapide et plus lent, elle virevoltait avec grâce et légèreté autour du paon comme si elle lui faisait la cours. C’est mon interprétation mais je peux me tromper.
Le 3ème tableau est une ode au feu. Deux danseuse tiennent chacune en équilibre sur leur tête, une cruche en fer d’où jaillie une flamme, le feu du Rajasthan. Les danseuses effectuent leurs premiers pas d’abord dans la pénombre puis la lumière des projecteurs revenue, elles occupent toute la scène sur un rythme endiablé. Bras et jambes continuellement en mouvement, alliant légèreté et précision à la manière des gymnastes, les danseuses jouent avec le feu en parfaite équilibriste. Jamais la flamme ne vacilla.
Le 4ème tableau est une farandole de 8 danseuses tournant en cercle sur la scène. J’ai surtout retenu de ce tableau, la farandole des couleurs des saris des danseuses. Rouge, jaune, vert, bleu, rose, ils sont richement cousus de rubans dorés faisant ressortir les bijoux que ces dames portent sur la tête, au cou, aux poignets et au pieds.
Le 5ème tableau offre une rupture humoristique. Un homme met en scène deux marionnettes. Une princesse et un prince (enfin, je crois…) La danse que fera jouer le marionnettiste à la princesse est un pastiche mêlant sirtakis et le Beyonce’s style avec son fameux coup d’épaules. La scénette de la marionnette du prince est la plus amusante. Il n’aura de cesse de vouloir remettre à sa place… sa tête Tantôt ses mains jonglent avec elle, tantôt ses pieds jouent avec quand ce n’est pas son postérieur !
Le 6ème et dernier tableau est de loin le plus impressionnant. Il raconte l’histoire d’une femme, interprétée par une danseuse, qui portent 10 cruches remplies d’eau. Tout du long, cette danseuse, la senior de la troupe, nous tiendra en haleine dans un tableau qui tient plus du numéro d’équilibriste que de la danse. Elle commence par poser une grosse cruche sur sa tête et danse ainsi quelques instants. Elle pose ensuite une deuxième cruche sur la première et continue à virevolter, à l’aise, au rythme de la musique. La quatrième cruche sur la tête, la danseuse lance un sourire séducteur au public avant de s’allonger, lentement, sur le sol. Avec sa bouche, elle retire délicatement un foulard déposé sur un bouquet de roses placé sur le sol quelques instants auparavant par un assistant. Le public applaudit cette prouesse. Mais le spectacle n’est pas fini. En effet, vous l’avez sans doute deviné, le show durera jusqu’au moment où elle portera sur sa tête les 10 cruches. J’ai été bluffé de la maitrise et l’aisance de cette dame d’une cinquantaine d’années, qui avec son sourire et son regard aguicheur, nous a fait passer un excellent moment.
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Publié par Tophe dans Inde, tags: ruines, singe
Pour tuer le temps, Yanick et moi avons passé la journée à Chittorghar, à 120 km d’Udaipur. Le trajet en bus fut assez rapide, 2,5 heures à l’aller et 2 heures au retour. L’unique intérêt de cette bourgade est son fort (encore !). On fut agréablement surpris de ce qu’on découvrit une fois sur place. Certes une grosse partie du site est en ruine, comme le Palais, mais fort bien conservé. Par contre, la Tour de la Victoire, la Jaya Stambha, à l’architecture atypique, est superbement conservée. On peut d’ailleurs y entrer et monter à son sommet d’où on profite d’une très belle vue sur l’ensemble du fort et de sa foule de touristes, quasiment que des indiens venus en famille.
Pour finir, un petit mot de nos lointains cousins, les singes, très présents sur le site. Souvent facétieux, pas du tout sauvages même s’il est conseillé de ne pas trop s’approcher, ils sont l’autre attraction du fort, surtout pour les enfants qui leur lancent de la nourriture.
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Publié par Tophe dans Inde, tags: lac
Nous sommes arrivés à Udaipur très tôt le matin, après un très long trajet en bus de nuit. Même si j’avais une couchette, je n’ai quasiment pas dormi tellement j’ai été balloté. Y a pas photo, je privilégierai le train à l’avenir !
Lonely Planet qualifie la ville de romantique. C’est vrai que le lac Pichola qui borde l’ouest de la ville, le City Palace - le plus vaste de tout l’état du Rajasthan - et construit en hauteur ainsi que, à mon avis, l’hôtel de luxe qui occupe entièrement l’ile Jagniwas au milieu du lac, constituent un beau tableau pour tout voyageur recherchant le romantisme. Je m’empresse d’ajouter que l’hôtel de luxe a servi de cadre à Octopussy, un James Bond joué par Roger Moore, si je ne me trompe pas. Toutefois, pour profiter pleinement de ce romantisme mieux vaut que la mousson ait été généreuse en pluie. Je ne pense pas que ce fut le cas cette année car les eaux du lacs sont basses et même une partie est totalement asséchée.
A part le lac et ses abords, les distractions sont assez rares. Nous avons visité le musée du City Palace, fait une ballade menant à un temple au sommet d’une colline, mis 2 pieds (sans les chaussures) dans un autre temple à la gloire de Vishnu ou des pigeons, je ne saurais dire.
Nous sommes restés 5 jours à Udaipur, une durée plus longue que la moyenne de nos séjours. L’attente du départ du train pour Mumbai, seulement trois par semaine, en est la raison. Pour tout dire, les deux derniers jours ont été d’un ennui mortel.
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