Kampong Cham et Kratie sont les 2 villes où j’ai fait étape avant de passer la frontière cambodgienne pour rejoindre le Laos. Ces deux villes ont comme point commun d’être bâties au bord du Mékong offrant ainsi aux voyageurs de bons moments de nonchalance et de belles promenades le long de ses berges ou sur ses eaux. Même si je les ai appréciées toutes les deux, elles sont toutefois d’un intérêt assez limité. Par contre, avec une moto, un tuk tuk ou bien une voiture, on fait de belles balades et découvertes dans les environs.
Ainsi, je suis allé voir, à 15 kilomètres de Kompong Cham, emmené sur un tuk tuk, le temple de Maha Leap, l’un des temples les plus sacrés du pays et aussi l’une des dernières pagodes en bois. Il a été sauvé de la destruction par les Khmers rouges grâce à l’initiative des ses moines qui l’ont transformé en hôpital. Un des jeunes moines présents autour du temple m’en a ouvert les portes et m’a fait une courte visité guidée. Entre nous, cette pagode ne casse pas des briques (surtout quand je repense au trajet, en grande partie une piste truffées de nids de poules), toutefois le fait qu’elle est échappée à la force destructrice des Khmers rouges et qu’elle soit aussi bien conservée ne laisse pas indifférent.
Sur le chemin du retour, le chauffeur de Tuk Tuk nous a arrêté devant une gigantesque plantation d’hévéa, où travaillent de jeunes cambodgiens. Ils entaillent l’écorce des arbres pour recueillir la sève qui servira plus tard à fabriquer le caoutchouc, que vous trouverez, messieurs, sur les quatre roues de votre véhicule, ou bien, mesdames, dans votre sac à main, pour palier les étourderies de ces messieurs quand vous les invitez à prendre un dernier verre.
Enfin, un dernier mot sur le temple de la ville, que j’ai trouvé original. Kitschement original…
Quant à Kratie, situé à environ 100 kilomètres au nord de Kampong Cham, les dauphins de l’Irrawaddy en sont l’attraction majeure. Ce sont des cétacés bleu-gris sombre pouvant atteindre 2,75 mètres. On les reconnaît à leur tête protubérante et à leur petite nageoire dorsale. Ils vivent aussi bien en eau douce qu’en eau salée même si on les aperçoit plus en eau douce. C’est une espèce en voie de disparition et ne vit maintenant que sur certains tronçons du Mékong.
J’ai pu en apercevoir, à 15 kilomètres de Kratie, mais malheureusement on ne voit pas grand chose. Ils font surface quelques secondes à peine, le temps de respirer et replongent immédiatement. Et ils ne font pas de grands sauts hors de l’eau comme Flipper le dauphin pour que le touriste ait de belles photos ! Toutefois, l’heure que j’ai passée sur le bateau à les observer fut aussi l’occasion d’apprécier le paysage et la quiétude du Mékong.