Archives pour février 2009
Publié par Tophe dans Laos, tags: que d'eau, vidéo
Don Det est une petite ile faisant parti de ce que les laotiens appellent « les 4000 iles », un archipel d’iles et d’ilots sur le Mékong, à l’extrême sud du pays.
L’accès depuis le rivage est rapide, 15 minutes environ pour atteindre l’embarcadère, au nord de l’ile. C’est ici que se trouvent concentrés bungalows, restaurants et petits commerces. Du fait de l’absence d’électricité en continue (tout fonctionne sur groupes électrogènes), le développement du tourisme est assez limité mais il progresse tout de même au vu des constructions de nouveaux bungalows. Nul doute que d’ici quelques années, une ligne à haute tension alimentera l’ile. Quel impact cela aura-t-il sur Don Det ? Difficile à dire. L’ambiance qui y règne est plutôt du style routard ; les gens viennent ici pour profiter du cadre verdoyant, de ce coté nature que l’on aime tant à retrouver quand on vit toute l’année en ville et pour fumer quelques joints. La marche à pied et le vélo sont les moyens de transports (avec, il faut bien le dire, quelques scooters qu’utilisent les locaux) qui permettent de profiter de ce cadre. Ainsi on peut se faire une agréable promenade en vélo depuis le nord jusqu’au sud de Don Det, traverser un pont (construit par les colons français pour faire passer une ligne de chemin de fer) qui relie l’ile à sa voisine Don Khon et continuer quelques centaines de mètres pour admirer les chutes d’eau de Li Phi. A l’extrême sud de Don Khon, il est possible de voir les dauphins Irrawaddy, ceux là même que j’ai vu au Cambodge. Mais je n’y suis pas allé car le soleil se couchait.
La propreté du Mékong permet à ceux à qui ça tente, de se baigner ou de faire du tubing (grosse bouée) ou de se balader en kayak.
En dehors de l’ile, il n y a pas grand chose à voir hormis une autre chute d’eau, beaucoup plus impressionnante que celle dont je viens de parler, située à quelques kilomètres. Je ne connais pas son nom, les villageois de l’ile la nomme « Big waterfall »
Pour finir, voici une photo de mon bungalow. Il est sympa mais cher pour ce que ça vaut (45000 kip la nuit ou 4 euros environ). J’ai connu beaucoup mieux en rapport qualité/prix.
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Publié par Tophe dans Laos, tags: plan sans accroc
Le départ pour le Laos est prévu à 8 heures ce matin depuis Kratie. J’ai acheté mon billet hier pour 9 USD, qui comprend le trajet en mini-bus plus le transfert par bateau pour l’ile de Don Det, ma destination finale. Durée du voyage annoncée, 6 heures. J’avoue qu’au vu de mes expériences précédentes en matière de franchissement de frontières par voie terrestre, je m’attends quelque peu à des embrouilles.
Nous sommes trois dans le mini-bus, 2 françaises et moi-même. Or comme je l’ai remarqué à plusieurs reprises, ici ou en Asie en général, un moyen de transport roule rarement à vide. Ce n’est pas faire du bon business ! Effectivement, quelques coups de téléphones du chauffeur et quelques minutes plus tard, des locaux arrivent avec sacs et paquets et s’installent dans le mini-bus. Ça y est, nous sommes complets, nous pouvons partir. Je regarde ma montre, il est 8 heures 30.
Nous roulons sur la RN7 et montons vers le nord. Au bout de quelques heures, nous faisons une halte à Stung Treng pour laisser descendre les locaux et prendre 4 autres personnes : un anglais, un américain et 2 japonais. Nous poursuivons notre route entourés par un paysage monotone et assez tristounet. Au bout d’une heure à peine, le mini-bus stoppe. C’est le poste de contrôle cambodgien de Dom Kralor. On descend tous avec nos sacs mais le chauffeur nous précise avant de repartir qu’un autre mini-bus nous attends juste après. Les formalités de sortie du Cambodge sont rapides et après nous être délesté de 1 USD chacun auprès du douanier, surement pour les bonnes œuvres, nous montons dans le mini-bus et parcourons les quelques centaines de mètres qui nous séparent de la douane laotienne. Là aussi, les formalités sont vite accomplies et nous nous délestons une nouvelle fois de 1 USD, pour les bonnes œuvres laotiennes, sans doute. Le groupe se sépare car une partie va sur Don Khong. Seuls l’anglais et moi-même restons dans le mini-bus qui repars, direction Don Det, une petite ile sur le Mékong. Le trajet est court jusqu’à l’embarcadère. Nous embarquons sur un bateau longue-queue qui fera le voyage en 15 bonnes minutes. Il est maintenant environ 13 heures. J’aurais donc mis 4 heures 30 pour rejoindre le Laos sans la moindre embrouille. Que c’est agréable !
NB : je remarquerai plus tard sur l’ile, que les laotiens vendent le même voyage mais en sens inverse pour 19 USD !! No comment…
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Publié par Tophe dans Cambodge, tags: nature, temple
Kampong Cham et Kratie sont les 2 villes où j’ai fait étape avant de passer la frontière cambodgienne pour rejoindre le Laos. Ces deux villes ont comme point commun d’être bâties au bord du Mékong offrant ainsi aux voyageurs de bons moments de nonchalance et de belles promenades le long de ses berges ou sur ses eaux. Même si je les ai appréciées toutes les deux, elles sont toutefois d’un intérêt assez limité. Par contre, avec une moto, un tuk tuk ou bien une voiture, on fait de belles balades et découvertes dans les environs.
Ainsi, je suis allé voir, à 15 kilomètres de Kompong Cham, emmené sur un tuk tuk, le temple de Maha Leap, l’un des temples les plus sacrés du pays et aussi l’une des dernières pagodes en bois. Il a été sauvé de la destruction par les Khmers rouges grâce à l’initiative des ses moines qui l’ont transformé en hôpital. Un des jeunes moines présents autour du temple m’en a ouvert les portes et m’a fait une courte visité guidée. Entre nous, cette pagode ne casse pas des briques (surtout quand je repense au trajet, en grande partie une piste truffées de nids de poules), toutefois le fait qu’elle est échappée à la force destructrice des Khmers rouges et qu’elle soit aussi bien conservée ne laisse pas indifférent.
Sur le chemin du retour, le chauffeur de Tuk Tuk nous a arrêté devant une gigantesque plantation d’hévéa, où travaillent de jeunes cambodgiens. Ils entaillent l’écorce des arbres pour recueillir la sève qui servira plus tard à fabriquer le caoutchouc, que vous trouverez, messieurs, sur les quatre roues de votre véhicule, ou bien, mesdames, dans votre sac à main, pour palier les étourderies de ces messieurs quand vous les invitez à prendre un dernier verre.
Enfin, un dernier mot sur le temple de la ville, que j’ai trouvé original. Kitschement original…
Quant à Kratie, situé à environ 100 kilomètres au nord de Kampong Cham, les dauphins de l’Irrawaddy en sont l’attraction majeure. Ce sont des cétacés bleu-gris sombre pouvant atteindre 2,75 mètres. On les reconnaît à leur tête protubérante et à leur petite nageoire dorsale. Ils vivent aussi bien en eau douce qu’en eau salée même si on les aperçoit plus en eau douce. C’est une espèce en voie de disparition et ne vit maintenant que sur certains tronçons du Mékong.
J’ai pu en apercevoir, à 15 kilomètres de Kratie, mais malheureusement on ne voit pas grand chose. Ils font surface quelques secondes à peine, le temps de respirer et replongent immédiatement. Et ils ne font pas de grands sauts hors de l’eau comme Flipper le dauphin pour que le touriste ait de belles photos ! Toutefois, l’heure que j’ai passée sur le bateau à les observer fut aussi l’occasion d’apprécier le paysage et la quiétude du Mékong.
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Phnom Penh, en dépit du bruit (mais qui n’a rien à voir avec l’Inde) et en dépit des scooters qui circulent un peu comme ils veulent aux dépens des piétons, est une ville qui m’a plu. Il y est agréable de s’y promener, que ce soit sur le quai bordant le Tonlé Sap ou bien dans le centre à conditions d’éviter les grosses artères, on y est également bien accueilli (comme partout ailleurs dans le pays) et c’est une ville moderne et dynamique qui ne vit pas seulement du business du tourisme. Question tourisme justement, la ville, eu égard à sa qualité de capitale, possède peu de sites. Il faut noter, toutefois, que le régime des Khmers rouges a détruit aussi bien à Phnom Penh que dans les autres villes du pays, un nombre incalculables d’édifices religieux ou culturels ruinant ainsi des siècles d’histoire.
Les sites majeurs que j’ai visité sont le Palais royal dont une partie est fermée au public car le palais est la demeure du roi Sihamoni. Le palais ainsi que la pagode d’argent qui en est proche, sont situés derrière un mur d’enceinte qui, tel un cocon, est propice à la quiétude et à la contemplation de jardins luxuriants entourant ces édifices. A noter la présence d’une espèce de résidence en fer offerte par Napoléon III au roi Norodom en 1876 et qui dénote totalement avec l’architecture khmer.
Le Musée national regroupe une belle et impressionnante collection de sculptures khmères qui pour la plupart sont des représentations de Bouddha, ou bien de Vishnou et Shiva, dieux de l’hindouisme, très présents en Inde. A cette occasion, j’ai appris que le Cambodge a de lointaines racines culturelles avec l’Inde. On le remarque notamment dans la forme de l’écriture des deux pays, dont la ressemblance est assez frappante.
Le dernier site majeur, et de loin à mon avis, est le musée Tuol Sleng plus connu sous le nom de prison de haute sécurité ou encore sous le nom de S-21. C’était à l’origine un lycée qui fut transformé en prison en 1975 par Pol Pot, le leader des Khmers rouges, pour détenir, torturer et exterminer les « ennemis » du régime Khmer. Ça a duré jusqu’en 1978, date à laquelle l’armée vietnamienne libéra Phnom Penh. Près de 17000 personnes furent détenus dans cette prison avant d’être massacrées au camp d’extermination de Choeung Ek. Le musée, ou lieu du souvenir devrais-je dire, nous montre les salles de classe transformées en cellules telles qu’elles étaient à l’époque, grandes salles ou clapier à lapin avec les lourdes entraves que portaient les prisonniers pour éviter qu’ils ne s’enfuient. Des filets de sécurité ont même été placés entre les étages pour éviter que des prisonniers se suicident. Mais le plus émouvant sont les photos collées par centaines sur des panneaux installés dans plusieurs salles. Ce sont les visages de ceux (hommes, femmes, jeunes ou vieux) qui ont été photographiés à leur arrivée dans la prison avant qu’ils ne soient interrogés par leurs bourreaux. Ou pour certaines d’entre elles, des prisonniers amaigris couchés sur le sol, morts. Dans la cour, j’ai relevé ces recommandations données aux prisonniers. Ça fait froid dans le dos.
« Règlement des agents de sécurité – S21
1/ Réponds conformément à ma question que je t’ai posée. N’essaie pas de détourner la mienne.
2/ N’essaie pas de t’échapper en prenant des prétextes selon tes idées hypocrites. Il est absolument interdit de me contester.
3/ Ne fais pas l’imbécile car tu es l’homme qui s’oppose à la révolution.
4/ Réponds immédiatement à ma question sans prendre le temps de réfléchir.
5/ Ne me parle pas de tes petits incidents commis à l’encontre de la bienséance. Ne parle pas non plus de l’essence de la révolution.
6/ Pendant la bastonnade ou l’électrochoc, il est interdit de crier fort.
7/ Reste assis tranquillement. Attends mes ordres, s’il n’y s pas d’ordres, ne fais rien. Si je te demande de faire quelque chose, fais le immédiatement sans protester.
8/ Ne prends pas prétexte sur Kampuchea Krom pour voiler ta gueule de traitre.
9/ Si vous ne suivez pas tous les ordres ci-dessus, vous recevrez des coups de bâtons, de fils électriques et des électrochocs (vous ne pourrez pas compter ces coups)
10/ Si tu désobéis à chaque point de mon règlement, tu auras soit 10 coups de fouets soit 5 électrochoc. »
NB : Ceci n’est pas ma traduction mais celle du musée. Pour info, Kampuchea Krom est la partie sud ouest du Vietnam qui faisait partie de l’empire Khmer il y a longtemps et qui était revendiquée par les Khmers rouges.
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