Les 7 heures de vol entre Osaka et Bali se sont passées à un vitesse digne d’un supersonique. Pourtant, après coup, je n’ai pas l’impression d’avoir été occupé pendant tout ce temps là. J’ai rédigé 3 articles sur quelques unes de mes dernières visites au Japon, feuilleté le guide du Lonely, fait une ou deux parties de jeu de cartes et j’ai regardé Slumdog le millionnaire (enfin une partie, l’avion entamait son atterrissage au cours du film), et puis c’est tout. L’avion a-t-il traversé une faille spatio-temporelle ou bien c’est la petite bouteille de vin que j’ai bue au diner qui, comme les bonbons kiss cool, a eu un double effet sur ma personne ?
Si faille spatio-temporelle il y a, le pilote de l’avion n’a pas emprunté la bonne car nous sommes arrivés avec une demi heure de retard. Je sais, je chipote. Mais quand il est minuit et qu’il y a la queue aux guichets qui délivrent les visas (pour info, c’est 25 USD pour 30 jours), et que les agents de l’immigration ne sont pas pressés, je me dit qu’à une demi heure près, je serais déjà au lit. Cette formalité étant enfin accomplie, je me dirige vers le carrousel pour récupérer mon gros sac à dos. Plusieurs hommes se tiennent devant les bagages en attente. Habillés avec un genre d’uniforme bleu clair, je me demande ce qu’ils font près des bagages. Quand je vais pour me baisser afin de prendre mon sac, l’un d’eux me fait signe de n’en rien faire et le met sur ses épaules. Surpris, je me demande ce qui lui prend et mon regard tombe sur son badge où je lis « PO », le reste étant caché par les sangles du sac. Vous allez trouver ça idiot mais dans mon esprit, uniforme bleu ciel + PO = POLICE. J’ajoute que j’avais lu dans l’avion un article sur les attentats de Bali d’octobre 2002 . Mon cerveau était donc un peu conditionné pour faire ce genre de relation. Comme vous vous l’imaginez, il ne s’agissait pas d’un POlicier mais d’un POrteur ! (un flic qui porte des bagages, mais où avais-je la tête ? Le premier qui dit dans la bouteille de vin, je note son adresse IP et je l’envoie à Christine Albanel !!). Il m’emmène pratiquement de suite au bureau de change où je change un peu de dollar US histoire d’avoir un peu de Rupiah même si je sais que ce n’est pas le meilleur endroit pour avoir un taux correct. A peine ma liasse de Rupiah en poche, mon porteur me fait comprendre qu’il veut un pourboire et fait mine de poser mon sac à terre. Et moi je lui fait comprendre qu’on n’est pas encore à la sortie et qu’il aura son pourboire quand je verrais le chauffeur de l’hôtel où j’ai réservé et qui doit m’attendre depuis un moment. Étonné, il reste sur place à me regarder et je lui dit une deuxième fois qu’il aura son pourboire à la sortie et je m’en vais. J’ai bien compris que son plan habituel ne fonctionne pas et qu’il est maintenant obligé de se taper tout le couloir (qui fait seulement que quelques mètres). Il me suis donc malgré lui jusqu’à la sortie. Je lui donne un pourboire et je me dirige vers le chauffeur de l’hôtel qui patiente avec une pancarte où est écrit mon nom.
La distance entre l’aéroport et Kuta est courte. C’est donc assez rapidement que nous arrivons à l’hôtel et que je gagne ma chambre. Je me mets rapidement au lit après avoir mis le ventilateur sur sa vitesse maximale. Finie les températures fraiches du Japon et (re)bonjour les moustiques !