Darwin, une petite ville d’environ 70000 habitants, a deux langues officielles : l’anglais et le français. Ne perdez pas de temps à aller sur Wikipédia pour vérifier et me contredire, vous ne trouverez rien. Le gouvernement n’a pas officialisé cette information mais c’est un fait. Un nombre incalculable de nos compatriotes ont élu domicile dans cette bourgade du nord de l’Australie. Bon… ok. Trêve de plaisanterie, il s’agit évidemment et principalement de jeunes venus ici pour travailler et profiter de leurs gains acquis dans de petits de boulots pour ensuite visiter le pays ou bien visiter l’Asie, toute proche. J’avoue avoir été surpris par une telle concentration de français, que je ne m’explique pas. Ce qui est sur, la nourriture n’y est pour rien.
Une fois n’est pas coutume, je ne vais pas vous décrire mes visites, les musées ou le centre commercial mais plutôt vous dresser un court portrait des français avec qui j’ai passé le plus clair de mon temps à Darwin.
Tout d’abord Virginie. Je l’ai rencontrée au McDo. Elle occupe le fabuleux poste d’équipier et les premiers mots qu’elle m’a adressé sont « Next please ». Mon regard s’est tout de suite porté sur son badge, mon cerveau a sans doute détecté que le « next please » ne sonnait pas vraiment australien.. Je lis Virginie. Je passe alors ma commande en français. Ça l’a un peu dérouté mais, très vite, elle reprend ses esprits et engage la conversation, avec l’accent du sud ouest. Comment je m’appelle, qu’est-ce que je fais sur Darwin, combien de temps je reste en Australie, quelle est la marque de mes sous vêtements… Je lui raconte brièvement mon périple pendant qu’elle continue à servir les autres clients. Comme elle me dit qu’elle va se rendre d’ici peu sur Bali, je lui file l’adresse de mon blog qui peut l’aider, surtout pour avoir une idée du budget. Virigine est le genre de personne conviviale, toujours le sourire aux lèvres et qui vous mets très vite à l’aise. Finissant son service, elle me propose de l’accompagner jusqu’à son backpacker (auberge de jeunesse). J’y fais la connaissance d’une petite fraction de ses amis (sur facebook, elle en a 98)
Alice et Victor. Deux p’tits jeunes qui adorent les pommes de terre aux oignons, cuisinées soit avec des œufs soit avec du poulet. Ils ont fait quelques économies en faisant de petits boulots de-ci de-là et sont en partance pour le Vietnam, le Laos et le Cambodge. Ils se sont donné un mois pour faire ce périple. Beaucoup trop court, leur dis-je. Je leur raconte mon voyage dans cette partie du monde, j’insiste aussi sur une qualité qu’il leur faut absolument développer : le marchandage. Alice et Victor sont du genre à vivre à la cool, sans se presser et à faire les choses à la dernière minute. Par exemple, ils ont pris le taxi pour l’aéroport à la dernière minute et ont raté leur avion, ben, à la dernière minute. Par chance, la compagnie aérienne leur a trouvé deux places pour le surlendemain, sans frais.
Rémy. Étudiant en finances, il est aux pays des koalas depuis plusieurs mois et semble bien s’y plaire. Rémy ne se dévoile pas trop et préfère s’exprimer à travers la nourriture. Une tasse à café piquée à sa voisine et une tartine de Nutella, c’est son bonheur. Plus sérieusement, il est à la recherche d’un job pas trop mal payé et qu’il souhaiterait conserver un petit moment. Pas évident car la demande est forte et la concurrence rude. A cela s’ajoute une extrême précarité car on peut se faire virer du jour au lendemain par un « Casse toi pauv’jeune » reçu par SMS. Virginie l’a hélas expérimenté.
Dernier portrait, Julien. Je l’ai rencontré au backpack où je suis descendu. A 28 ans, il a décidé de se donner du temps. Une ressource qu’il gère habituellement sur son agenda de consultant en informatique. Aujourd’hui, il n’a plus d’appartement et l’agenda est quelque part dans des cartons qu’il a laissé en France. Julien profite de ce temps libre pour aller à la rencontre des gens. Depuis janvier, il voyage. En Ethiopie, en Iran, en Afrique du Sud… A chaque fois de nouvelles rencontres qui lui apprennent énormément sur le monde tel qui l’est et sur lui-même. Ce long voyage, qui l’a fait également passé par la Thaïlande – ses plages, ses temples et ses lady bars – puis bientôt par le Japon, est aussi l’occasion d’avancer sur autre genre de projet : l’écriture d’un roman. Il m’en a longuement parlé et j’avoue avoir été impressionné. L’histoire mêle biographie, politique, macro économie et anticipation. Je n’en dis pas plus car je sais que Bernard Werber lit mon blog et je sais aussi qu’il est à court d’inspiration…
Julien et Constenza, une jeune allemande qui a beaucoup apprécié la Turquie
Au milieu, Rémy et Victor. En bas, au centre, Alice et à droite Virginie.