6h00 du matin. Un mini-bus, une guide, 21 voyageurs et c’est parti pour 3 jours d’excursions à Kings Canyon, Kata Tjuta et évidemment Uluru, THE Rock ! Dans mon petit sac à dos, quelques affaires de rechange, une mini trousse de toilette et un sac de couchage car nous allons dormir à la belle étoile.
Les 3 sites sont « relativement » proches les uns des autres mais depuis Alice Springs, il faut faire une longue route de 450 km dans le désert. Pas si désert que ça entre parenthèse. Faune et flore ont élues domicile dans ce milieu quelque peu inhospitalier. Arbres, arbustes, oiseaux, mammifères, serpents, araignées, mouches etc partagent cette terre avec les aborigènes depuis des… lustres. J’aime tous ces végétaux et ces animaux sauf un : les mouches ! Bordel, ces mouches-ci, je ne sais pas ce qu’elles ont mais elles vous collent par dizaine, tentent de pénétrer par effraction dans vos narines, dans vos oreilles, dans votre bouche dès que vous parlez. Un coup de main pour les effrayer ? Que dalle, elles restent collées sur votre visage. Faut donc bouger sans arrêt, remuer devant votre visage une casquette ou un chandail en permanence pour éviter qu’elles ne se posent. Ou alors faut être Parkinsonien… Ces mouches seront donc le 22è voyageur, plutôt encombrant, de ces 3 jours. Heureusement pour nous, de temps en temps, elles disparaitront mais pour mieux revenir nous importuner alors que nous pensions les avoir semées.
Watarrka (ou Kings Canyon) sera la première et seule visite de la journée. Comme son nom l’indique, ce site est un ensemble de falaises, hautes d’une centaine de mètres. Nous empruntons un sentier et entamons une chouette balade parmi des gros rochers de couleur rouge avant de monter vers les sommets du canyon jusqu’au Jardin d’Eden, petite oasis de verdure.
Nous accélérons le pas car Sasha, la guide, veut que nous ramassions du bois pour faire le feu de camp de ce soir. Cette corvée accomplie, nous établissons le camp dans le bush. Nous déroulons les swags (genre de matelas de sol couvert dans lequel on peut se glisser avec notre sac de couchage), déballons les bières et attendons que Sasha ait fini de préparer le repas, que j’aurai vite fait d’oublier… Mais passer la nuit à la belle étoile sous la voie lactée dans le désert australien est une expérience qui, elle, restera gravée dans ma mémoire.
Le lendemain matin, après un petit déjeuner rapide, nous prenons la route pour Kata Tjuta (ou monts Olgas) à 30 kilomètres d’Uluru. C’est un ensemble de rochers arrondis qui forme des petites vallées et gorges. Le plus haut de ces rochers, le Mont Olga, mesure 546 mètres de haut soit 200 mètres de plus qu’Uluru. Kata Tjuta signifie « beaucoup de tête » et est un site sacré pour les aborigènes, tout comme Uluru. En pratique cela signifie que certaines zones ne doivent pas être approchées ou photographiées. Sasha nous raconte que, selon une légende, Kata Tjuta et Uluru auraient été crées par deux enfants géants, qui s’ennuyant, auraient joué avec des pierres et de la terre. Durant leur jeu, l’un des enfants géants aurait jeté derrière lui les pierres et laissé devant lui un tas de terre. Les pierres sont Kata Tjuta et le tas de terre est Uluru.
Après le déjeuner, nous parcourons avec le mini bus les quelques kilomètres qui séparent Kata Tjuta d’Uluru pour enfin visiter le Rocher. Nous marchons sur quelques mètres, à la base d’Uluru, de manière à approcher les dessins rupestres peints sur la paroi rocheuse par les aborigènes. Je découvre en même temps la vraie couleur d’Uluru : gris. Le rouge est en fait le résultat de l’oxydation des particules de fer contenues dans la roche. Après cette explication, Sasha nous rappelle à nouveau le caractère sacré du site. Nous devons donc ne pas photographier certaines parties du rocher ni pénétrer dans les zones indiquées ou bien grimper sur Uluru. Elle est stricte sur ce point. Toutefois, il y a quelque chose que je ne comprends pas. Si c’est aussi sacré que cela pourquoi les autorités du parc laissent en place une corde de sécurité afin d’aider les touristes à grimper sur le sommet du rocher ? Et pourquoi un panneau affiche des conseils sur l’ascension et des alertes météo à destination de ces mêmes touristes ? Le business du tourisme serait-il plus fort que la sacralité du site et les croyances des aborigènes ?
Le moment du coucher du soleil approchant, nous nous rendons sur l’aire d’observation où nous aurons une vue d’ensemble d’Uluru. Nous ne sommes évidemment pas les seuls, plusieurs cars arrivent les uns après les autres d’où descendent des touristes comme nous. A ceci près que certains ont droit à un buffet appétissant et à du Champagne.
Le soleil entame sa descente, le ciel dégage le dernier nuage et Uluru commence son festival de couleurs, des nuances de rouge au violet. On se dépêche de se prendre en photos afin de pérenniser à tout jamais ces instants magiques, qui sont si éphémères… Il est déjà temps de retourner au camp et de préparer le feu.
Comme la veille, Sasha prépare la nourriture, comme la veille nous sirotons une bonne bière mais cette fois-ci dans un silence recueilli. La soirée reprend ensuite rapidement son cours. Quelques notes jouées sur une guitare, Bénédicte qui s’entraine avec ses bolas pendant que la voie lactée fait son apparition.
Le réveil de ce dernier jour sera très matinal. Il faut faire vite pour être prêt à assister au lever du soleil sur Uluru. Mais contrairement à la veille, le ciel ce matin est chargé en nuages. Uluru nous offrira donc une image plus sombre que la veille ce qui n’est pas pour me déplaire car cela donne des images de toute beauté. Après cet intermède matinal, Sasha nous rappel que l’heure du départ pour Alice Springs approche mais que nous avons le temps de faire une dernière promenade le long du rocher. Qui sera vite expédiée en raison de la forte pluie qui s’est mise à tomber et qui nous offrira un dernier visage d’Uluru, plus méconnu.
Sur le chemin du retour, nous nous arrêterons à une ferme de dromadaires qui offrira l’occasion à certains de notre groupe de s’initier aux joies de la monte sur ce sympathique animal et à Tom, the englishman, de vérifier le transit de Marcel