L’ile Fraser est une bizarrerie de la nature. Inscrite au patrimoine mondial de l’humanité, c’est la plus grande ile de sable du monde (120 kilomètres de long, 15 de large) sur laquelle pousse une foret tropicale. L’ile est aussi parsemée de lacs dunaires d’eau douce dont certains ont une eau parfaitement cristalline. Faune et flore y sont donc particulièrement riches à condition de prendre le temps d’observer tout cet écosystème. Je n’avais que 2 jours et une nuit sur place qui sont évidemment insuffisant pour se rendre compte de toute cette richesse. Je suis parti avec un groupe d’une trentaine de personnes accompagné par un guide qui officie aussi en tant que chauffeur de bus et de GO.
L’excursion a commencé par le transfert en barge du continent vers l’ile. Deux catégories de touristes se rendent sur Fraser. Ceux qui louent un 4×4 et ceux qui ne s’emmerdent pas et achètent un tour en bus. Les premiers sont en général une bande d’amis ou les membres d’une même famille et louent un 4×4 pour des raisons économiques et aussi pour la liberté que cela donne dans l’organisation du séjour. Les autres préfèrent le tour organisé car ils sont vieux ou bien ne savent pas conduire un 4×4 ou bien ne font pas parti d’une bande d’amis d’au moins 4 personnes-qui-ingurgitent-2 bières-à-l’heure. Il se trouve que je rempli admirablement ces 3 critères.
Après que tout ce petit monde – 4×4 inclus – aient débarqué de la barge, je me dirige vers mon groupe qui est déjà installé dans le bus. Le guide fait un comptage et il me semble comprendre qu’il y a un problème. Le guide du 2ème bus (l’un part pour une journée d’excursion alors que le 2ème part pour 2 jours) monte dans le bus et demande un certain « Christopher Lee ». Personne ne répond. Il demande alors qui vient de Fraser Roving. C’est moi ! Il me dit, un sourire gentiment moqueur au coin des lèvres, que le bus où je me trouve part pour la journée uniquement. Haa !? J’avoue que je ne me suis pas posé de question et que j’ai simplement suivi le guide qui avait assuré mon pick up ce matin. Mauvais choix ! Maintenant, quel rapport entre moi et Christopher Lee n’est-ce pas ? Et ben, c’est tout simple. Les destinataires de mes mails voient comme nom « Christophe le voyageur ». Apparemment celui qui a reçu mon mail de réservation de l’excursion n’avait pas les yeux en face des trous et a pris ça comme mon nom. De plus, ça du être tronqué car effectivement sur le papier que m’a tendu le guide j’ai lu « Christophe Le » qui est devenu Christopher Lee dans sa bouche. Je suis ainsi devenu le Comte Dracula pendant quelques secondes
Maintenant que tout est ok, le bus tout terrain (j’ignorais que cela existait) prend la route pour Eurong, l’hôtel où nous allons faire une courte pause. Nous roulons sur des étroites pistes de sable entourés par la foret tropicale, ce que je trouve magnifiquement surréaliste ! Durant le trajet, notre guide, Warren, nous donne plein d’explications et de commentaires que je ne comprends absolument pas, accent à couper au couteau oblige. Après une pause pipi à l’hôtel, où nous dormirons ce soir, nous prenons l’autoroute pour le lac Wabby. C’est une autoroute d’un genre un peu spécial. C’est en effet la plage qui borde l’est de l’ile. Elle est assez large pour faire rouler 2 files de véhicules et permettre à des petits avions d’atterrir et de décoller. Mais n’est-ce pas dangereux pour les gens qui veulent profiter de la plage, vous demandez-vous ? En fait, de très forts courants marins et la présence de requins pas-gentils-du-tout rendent toutes baignades dangereuses. Ce qui du coup réduit l’attrait de la plage.
Et puis les lacs dunaires sont des alternatives beaucoup plus plaisantes et relaxantes comme le lac Wabby. Il est bordé d’un coté par des dunes de sable et de l’autre par la foret tropicale qui explique surement la couleur verte émeraude de ses eaux. Pendant la courte balade pour atteindre le lac, je fais la connaissance de deux françaises, Florence et Karen, qui passent un semestre d’étude à Brisbane. Je rencontre aussi un couple genèvois, Jessica et Bruno, qui terminent un séjour de 8 mois au pays des koalas. Après avoir bossé et fais des stages, ils profitent de leurs dernières semaines pour faire du tourisme. Mais, petits joueurs, ils renoncent pour le moment à se baigner. Quant à moi, je ferai une courte trempette car l’eau est, hum, assez fraiche pour le moins. Vu que je n’ai connu, depuis maintenant plusieurs mois, que des mers chaudes, le contraste est saisissant. Brrrr…
Nous retournons au bus pour Central Station, en pleine forêt. Warren, le guide, nous lâche au début d’un sentier pour nous permettre d’apprécier pleinement la splendeur et le charme de la foret tropicale. Bon, le chemin, très balisé, est plutôt court. Mais je suis dans une excursion organisée qui dure 2 jours. Difficile de faire les choses en profondeur sur une ile qui fait 1840 km².
La suite du programme (oui, ça va vite) est modifié. Au lieu d’aller au lac McKenzie, Warren décide d’aller au lac Birrabeen (enfin je crois que c’est son nom). Beau lac aux eaux limpides mais le temps pluvieux ne permet pas de l’apprécier pleinement.
Après cette journée bien remplie, nous retournons à Eurong pour prendre possession des chambres. Avant d’aller diner, Jessica, Bruno, Florence, Karen et moi, faisons une petite balade nocturne sur le bord de mer. Et, oh grosse surprise, nous tombons sur un pur dingo ! Le chien sauvage, évidemment. A qui croyiez-vous que je faisais allusion ? On retrouve ici les derniers dingos de race pure d’Australie. C’est pour cette raison qu’il est interdit de s’en approcher et de les nourrir pour qu’ils conservent leurs réflexes d’espèce sauvage. Et puis, ils peuvent être dangereux pour l’homme et surtout les enfants si on s’approche de trop. Ceci explique pourquoi l’hôtel et ses abords immédiats sont entourés d’une clôture. Nous sommes ainsi protégés dans une chouette prison avec piscine.
Voici une autre photo d’un dingo que j’ai prise le lendemain. Elle n’est pas super nette mais on aperçoit mieux l’animal.