Cette bourgade de 27000 âmes, située en plein désert et quasiment au centre de l’Australie, est la base arrière pour explorer Uluru, le « coeur de l’Australie » - comme disent les brochures touristiques - du pays-continent.
Uluru, cet immense rocher (le plus grand du monde) est la raison d’être économique d’Alice Springs qui peut attirer 6 fois plus de touristes que d’habitants. Ce qui n’est pas le cas en ce moment. Quand je me suis promené dans la ville, aux environs de 18 heures, soit après la fermeture de la plupart des magasins, les rues étaient quasi désertes. Seulement quelques piétons et voitures circulent autour du supermarché encore ouvert, donnant un semblant d’activité à une ville ressemblant alors plus à une ville fantôme.
A ce constat s’ajoute une autre observation qui m’a vraiment attristé : la pauvreté et la clochardisation des aborigènes. Ils errent dans les rues ou se retrouvent en petits groupes sous les abris bus. Très souvent, ils sont saouls et se gueulent dessus. A Darwin où là aussi les aborigènes sont dans cet état, il m’est venu à l’esprit le mot de « zombie » quand j’ai croisé une ou deux personnes titubant, mal fagotées et surtout le regard vide. Ce sont des exceptions ? Non, c’est ça qui est terrible. Aujourd’hui, les aborigènes sont les fantômes d’eux-mêmes. Ils vivent soit dans leur communauté (ou réserve) pour préserver leur passé ou bien ils subsistent en ville avec leurs maigres allocations octroyées par le gouvernement australien.
Au début 2008, le Premier Ministre Australien a présenté ses excuses aux peuples aborigènes pour les torts qui leur ont été infligés. C’est un premier pas, mais vu le fossé séparant les premiers habitants de l’Australie et les descendants des britanniques, seul un pas de géant sera capable de le franchir. Juste quelques chiffres. Leur espérance de vie est 17 ans moindre que celle des australiens « blancs » et leur revenu moyen est d’environ 40% d’un non-aborigène.