Le passage à la frontière cambodgienne s’est passé comme je le pensais : un peu fumeux. Ça a commencé avec l’achat du visa. Il y a une grande affiche qui indique le tarif pour les touristes : 20 USD. Malgré tout, les fonctionnaires demandent un prix supérieur, oh pas beaucoup seulement 100 Baht (environ 2 euros), pour obtenir le visa. A la question pourquoi, ils répondent que c’est pour avoir le visa en « express ». Et si je le veux en normal, je ne paye que 20 USD ? Pas de réponse mais je comprends vite que c’est visa « express » ou visa dans 3 heures ou pas de visa du tout. Comme on est plusieurs touristes dans ce cas, on finit, à force de discussion, par obtenir une remise au tarif express, ce sera donc 70 Baht + 20 USD.
Après avoir franchi le contrôle des visas cambodgiens, un gars avec un badge nous montre un van en disant qu’il nous emmène au terminal des bus et des taxis officiels et que c’est gratuit. Tous les touristes présents montent dans le bus, moi je me méfie mais le gars présente le bus comme une initiative du gouvernement pour éviter aux touristes tout tracas et d’autre part, je ne sais absolument pas où se trouvent les taxis sensés être indépendants de la mafia (!) et enfin je sais que les bus publics sont tous partis depuis 8h ce matin (je suis arrivé à la frontière à 14h environ). Bref, je grimpe dans le bus, soulagé de ne plus porter mon gros sac à dos. Le bus roule longtemps avant d’arriver au fameux terminal dans un endroit totalement désert. Le terminal est un grand bâtiment, récent, totalement vide à part un comptoir et une table avec deux chaises. A l’extérieur, quelques bus garés sur le parking dont un en partance et aussi des taxis. Et plusieurs cambodgiens qui attendent je ne sais quoi en discutant. On se renseigne pour un prendre un taxi jusqu’à Siem Reap. On nous répond que le trajet coute 60 dollars, alors que selon le Lonely Planet c’est 40 maxi. Évidemment tout le monde refuse. On nous dit qu’il y a une alternative, le bus. C’est 10 USD. Après réflexion, on achète le ticket mais quand on veut monter dans le bus qui s’apprête à partir, on nous en interdit l’accès sans donner de raisons. S’ensuit une engueulade et dans les échanges on apprend que les gens - des touristes - assis dans le bus attendent de partir depuis 1 heure ! Finalement, le bus part sans nous. Il ne reste que le taxi mais bizarrement maintenant c’est moins cher : 45 USD. Je monte avec 2 anglais, le trajet nous revenant ainsi à 15 USD chacun. Après 3 heures de route, le taxi s’arrête à l’entrée de Siem Reap, juste devant un parking de tuk tuk et de motos. Le taxi ne va pas plus loin, il faut maintenant prendre un de ces tuk tuk pour se rendre à l’hôtel. Ce qui ne sera pas gratuit, me dis-je. Sauf, qu’à ma grande surprise, le trajet en tuk tuk est vraiment gratuit ou plutôt inclus dans la course du taxi. En conclusion, je ne sais que penser : le prix du taxi n’est pas exorbitant mais le comportement des gens au terminal des bus est plus proche de celui de voyous que de business men.